Marre de la pluie. Un coup d’œil sur un site météo m’apprit qu’il faisait beau en Basse-Normandie. Alors Kawette et moi sommes allés chercher le soleil un peu plus à l’ouest. Une petite boucle Maison, Dreux, Verneil sur Avre, L’Aigle, Sées, Alençon, Mamers, Bellême, Nogent le Rotrou, Chartres, Maison. Quatre cent kilomètres dans la journée et une flopée d’ouvrages gothiques à visiter ! Et une mission accomplie : nous avons bien trouvé le soleil, nous vous l’avons même ramené à Paris.
La plus belle découverte du périple est bien sûr Sées, village d’à peine 4500 âmes mais néanmoins cité épiscopale et siège de l’évêché, avec sa magnifique cathédrale gothique, ses couvents, son abbaye, sa basilique, ses écoles catholiques, et j’en passe. Pourquoi l’Église a-t-elle élu domicile dans ce trou paumé plutôt que dans la grande ville toute proche ? Mystère. Une fâcherie quelconque entre un évêque et le pouvoir local, je suppose. Pas de chance pour Alençon, qui n’a eu ni l’évêché au Moyen-Âge, ni la ligne de chemin de fer Paris-Brest au XIXe siècle, ni l’autoroute A11 au XXe, restant ainsi condamnée au statut de petite préfecture.
Je ne les aime d’ailleurs pas beaucoup, ces petites préfectures de province, toutes bâties sur le même principe, avec une grande rocade pleine de ronds-points qui enserre des quartiers pavillonnaires et des petites cités d’immeubles bas, le tout blotti autour d’un centre historique systématiquement piétonnier : les remparts pour La Rochelle, la cathédrale pour Quimper, l’église Notre-Dame pour Poitiers, l’ancienne halle au blé pour Alençon… On y croise à toute heure de la viande saoule et des punks à chien, on ne s’y sent pas très bien, on se croirait dans un film de Chabrol, il n’y a là que magasins de fringues, galeries commerçantes, et hauts-parleurs qui diffusent de la musique d’ambiance digne de Chérie FM. J’aime les petites villes et les grandes villes, mais pas cet entre-deux.
L’avantage de ces longs trajets routiers à vitesse constante et modérée, c’est qu’on ne consomme rien. Moins de quatre litres aux cent kilomètres, d’après l’ordinateur de bord de Kawette. Du coup on néglige de faire le plein. Oh, j’ai encore le temps, se dit-on chaque fois que l’on croise une station service ! Jusqu’au moment où le témoin de la réserve s’allume alors qu’on est au fin fond de nulle part – entre Nogent le Rotrou et Chartres, pour être précis.
Une foule de villages de plus ou moins grande importance défilent, et pas une goutte de pétrole. Des stations services désaffectées à la pelle. Des garages ouverts mais qui ne vendent pas d’essence. Des garages qui en vendent mais qui sont fermés. Mais où les gens qui habitent ici vont-ils faire le plein de leurs voitures ? On se met à guetter les panneaux qui annoncent les supermarchés à l’entrée des villages. En vain. On veut demander à un autochtone. Mais évidemment, les rues sont désertes. Le pire, c’est qu’à chercher une station dans un endroit inconnu, on fait des détours et on gaspille le fond du réservoir pour rien !
Au bout d’une demi-heure, j’avais définitivement intégré l’idée que j’allais tomber en panne, la seule inconnue étant : où et quand. Trente-cinq kilomètres sur la réserve, quand même, ça commençait à faire. Et soudain, j’ai eu l’idée de chercher Super U sur mon iPhone. Bingo. Il y en avait un à même pas trois minutes. Je ne l’aurais jamais trouvé sans. Promis, j’irai allumer un cierge à la mémoire d’Apple, de Google Map et du protocole TCP/IP !
Petite chevauchée sur l’autoroute pour finir. L’occasion de tester le télé-péage en moto, à propos duquel j’avais lu absolument tout et son contraire : que c’était autorisé, que c’était interdit, que ça ne marchait pas, que ça marchait mais qu’on était facturé le tarif voiture, qu’il fallait le mettre dans telle poche mais pas dans telle autre sinon ça ne captait pas, etc. J’ai bêtement glissé le badge dans mon blouson et me suis présenté à la barrière. Qui s’est ouverte sans encombre. Pareil à la sortie. Heureusement, parce que je ne me voyais pas enlever mes gants, attraper le ticket, le glisser dans une poche, refermer la poche, remettre les gants, avec quinze voitures s’impatientant derrière…
La question à mille brouzoufs est maintenant de savoir si j’ai été facturé pour la bonne catégorie de véhicule. Je suis allé voir sur le site VINCI Autoroutes, mais la facturation détaillée des trajets n’y apparait qu’après quelques jours. La raison de ce délai échappe d’ailleurs totalement à ma compréhension. Le système télé-péage est entièrement informatisé, depuis les bornes sur les autoroutes jusqu’aux sites web des exploitants. Mon esprit limité est incapable de concevoir une seule raison technique valable qui ferait qu’un passage à un péage ne soit pas instantanément visible sur son compte sur internet. À moins qu’il y ait deux systèmes séparés incapable d’inter-opérer, avec une armée de personnel administratif pour recopier les infos à la main de l’un à l’autre, du lundi au vendredi, de 9h00 à 12h30 et de 14h00 à 18h00. Brazil !
Il y a deux coups de maître dans le premier Alien de Ridley Scott. Le fait qu’on ne voit que très furtivement la bestiole (la crainte du monstre est beaucoup plus effrayante que le monstre…) et la dernière partie du film, intégralement filmée caméra à l’épaule en courant dans des couloirs obscurs. Les épisodes suivants de la saga tombent dans le film horrifico-fantastique banal et n’ont pas le moindre intérêt.
Alien, c’est un des deux seuls films que je n’ai pas pu voir entier au cinéma. J’ai dû sortir avant la fin[1]. Beaucoup trop oppressant pour mes petits nerfs. Il m’a fallu quelques diffusions à la télé, dans le confort et la sécurité de mon chez moi, pour en venir à bout.
Alien, c’est un film culte. Je ne pouvais donc pas rater Prometheus, le prequel réalisé par Ridley Scott lui-même ! (Attention, il n'y a pas vraiment de gros spoilers ci-dessous, mais si vous souhaitez arriver vierge à la projection, ne lisez pas la suite !)
Bon, ne tergiversons pas : c’est une grosse daube. L’esthétique est très réussie, la 3D est utilisée à bon escient (c’est à dire qu’elle se fait oublier), la musique est magnifique (j’aurais rêvé d’une partition aussi bien foutue pour Le Seigneur des Anneaux). Et c’est tout.
Le scénario est indigent. C’est un enfilage de clichés, un copier/coller de scènes déjà vues mille fois dans d’autres films (Alien, Abyss, Leviathan, X-Files…) : le robot androïde qui finit décapité mais qui parle toujours, les expériences militaires de biologie, le vaisseau spatial souterrain, l’alien introduit dans le corps sous la forme d’une huile noire, l’ADN qui mute, les gens qui sont morts mais en fait non pas tout à fait les revoilà ils bougent encore et ils ne sont pas contents du tout… Il n’y a aucune cohérence. Pleins de trucs arrivent comme un cheveux sur la soupe et ne sont jamais expliqués. À quoi sert la scène d’ouverture ? D’où le robot humain sait-il utiliser la technologie des « ingénieurs » ? Quelles sont les motivations de ces extra-terrestres ? Voire même : quelles sont les motivations de tous les personnages ? (Je vous épargne cinquante autres questions du même genre pour ne pas en révéler trop, des fois qu’il vous prendrait l’idée saugrenue d’aller voir ce film). Mystère. N’importe quel épisode de Lost est plus limpide.
Comme il s’agit d’un prequel, on s’attend évidemment à ce que la fin raccroche les wagons du début de la série. Pendant la dernière heure, on cherche donc, on s’interroge, on se demande comment tout ça va pouvoir finir en une colonie d’œufs d’aliens au sang verdâtre et corrosif abandonnés sur une planète déserte. On espère un twist, une révélation incroyable qui éclairerait soudainement toute la saga Alien. Eh bien vous savez quoi ? On ne le saura jamais. Il n’y a pas de twist, pas de révélation. La fin de ce film n’a aucun rapport avec le début du film suivant. Ce prequel n’explique rien, n’éclaire rien, n’introduit rien. C’est juste un banal film de SF de série B.
Il aurait fallu déconnecter ce Prometheus de l'univers d'Alien. Là, l'attente est trop forte, on est forcément déçu. J'aurais à coup sûr apprécié le même film, avec peut-être un scénario un poil plus solide, s'il avait été présenté pour ce qu'il est plutôt que si on avait essayé de me le vendre comme un prequel et comme le retour de Ridley Scott à la SF. Dommage.
Notes
[1] L’autre film, c’était Midnight Express : je suis sorti quand le mec pète un cable et casse tout dans les sanitaires.
Je suis en grand fan de l’exposition Monumenta. Le principe consiste à demander chaque année à un artiste de remplir entièrement la nef du Grand Palais avec une installation d’art contemporain. Je n’ai raté qu’une seule édition depuis 2007. Cette année, c’est Daniel Buren qui s’y colle.
Les œuvres présentées dans le cadre de Monumenta sont toujours ludiques. Ce ne sont pas des œuvres statiques devant lesquelles le spectateur se plante, comme dans un musée classique. Ce sont des œuvres immenses, à l’intérieur desquelles le spectateur doit entrer, évoluer, chercher les angles sous lesquels l’œuvre lui parle.
Selon les années, on voit des gens toucher l’installation, chuchoter ou crier pour s’amuser des échos, s’allonger par terre pour contempler la nef, apporter un pliant et s’assoir au beau milieu de l’œuvre pour s’imprégner de l’ambiance… Cette année, on voit des gens danser dans les taches de couleur ou s’allonger sur les miroirs.
J’y vais toujours de nuit. L’ambiance nocturne colle généralement mieux aux œuvres exposées, et puis il y a moins de monde. Mais pour la première fois, je crois que je vais y retourner en plein jour. De toute évidence, cette œuvre-là est conçu pour être vue en plein soleil.
Oyez oyez, gentes dames et damoiseaux, la très édifiante histoire de Virgile et de son épique combat contre la redoutable hydre administrative française, qui survint en ce premier jour du mois de juin de l’année 2012 après la naissance de notre Seigneur Jésus Christ ! Oyez oyez !
Ordoncque, Virgile qui récemment triompha des nombreuses épreuves théoriques et pratiques qui le séparaient d’un coup de tampon supplémentaire dans la case idoine de son permis de conduire, devait se rendre à la préfecture afin d’y retirer le précieux papier rose. Il quitta son doux foyer à l’aurore, car il savait que les plus belles batailles se gagnent le matin ; et il emporta de la lecture, car il savait qu’il aurait régulièrement besoin de se ressourcer aux textes anciens pour y puiser du courage.
À peine arrivé sur place, un premier défi l’attendait déjà : garer son puissant destrier nippon à un endroit qui ne fût ni dangereux ni interdit. Car figurez-vous que dans sa grande perversité, l’hydre administrative française accueille le public dans une forteresse située à dix lieues de toute possibilité de stationnement. Cependant Virgile triompha aisément de cette première épreuve car il était rusé. Il abandonna son valeureux destrier à un endroit prohibé mais inaccessible au camion de la fourrière du fait de la présence d’un abondant mobilier urbain. De surcroit, pour plus de sûreté, il l’attacha à un panneau électoral de Lutte Ouvrière.
Encouragé par cette première victoire, Virgile s’enhardit et se présenta à l’accueil sans plus attendre. Il ôta son armure, son casque et sa besace, les posa sur le tapis roulant afin qu’ils fussent examinés par le terrible Cerbère aux yeux qui voient à travers la matière. Le Cerbère ne pipa mot. Et c’est ainsi que Virgile pénétra dans l’antre de l’hydre administrative française, un monde redoutable et effrayant où la logique conventionnelle s’efface, un monde peuplé de pléthoriques dames guadeloupéennes qui parlent très fort avec un accent créole, un monde où la seule arme qui permet de vaincre a pour nom : patience.
Mais ne nous répandons pas en lyrisme superflu car déjà, une nouvelle épreuve attendait Virgile ! Il lui fallait maintenant retirer un ticket muni d’un numéro. Devant lui, une trentaine de combattants, tous venus aussi triompher de l’hydre, attendaient déjà. À raison d’une à deux minutes pour vérifier la complétude et la conformité du dossier de chacun, Virgile, qui était fort savant dans la science du calcul, en déduisit qu’il lui faudrait environ une heure rien que pour accéder au distributeur de ticket. Son moral vacilla un instant sous le choc de la perspective de passer autant de temps à piétiner debout, mais il ne se laissa pas démonter et pris sa place dans la queue – probablement une des plus grosses qu’il lui ait jamais été donné de voir, et pourtant, vous pouvez nous croire, il en avait vu d’autres.
La gardienne de la machine à distribuer les tickets numérotés était laide et elle était féroce. Au fur et à mesure que la queue avançait, Virgile la voyait refouler impitoyablement les usagers dont le dossier présentait des failles, et il ne put s’empêcher de penser à Gandalf-le-Gris repoussant le Balrog de Morgoth au pont de Khazad-Dûm dans les Mines de la Moria. Par instants, il imaginait la fonctionnaire hurlant « you shall not pass ! » à un usager récalcitrant, et il sentait son sang se glacer dans ses veines, et son cœur, qu’il avait pourtant fort endurci, se serrait d’effroi. Heureusement, lorsque son tour vint, l’œil suspicieux de la gardienne des tickets numérotés ne découvrit rien d’anormal dans son dossier, et Virgile se vit attribuer le numéro D30.
Mais s’il venait de remporter une bataille, Virgile était encore loin de remporter la guerre. « Abandonne toute relation d’ordre sur l’ensemble des entiers naturels, toi qui entre ici ! » se serait écrié Dante en constatant que les numéros étaient appelés dans le désordre. D17, A23, D21, T02, D20, D19, V08, D20 à nouveau… Virgile dut rapidement convenir que son intelligence était trop limitée pour appréhender la logique qui présidait à l’appel des numéros et quelle était la signification de la lettre qui les préfixait. Il extirpa de sa besace un vieux grimoire et s’abandonna à la lecture de quelque texte antique.
C’est la faim qui tira Virgile de sa lecture. La faim redoutable qui vrille l’estomac, qui étourdit les sens et qui annihile les forces ! Car le soleil était déjà parvenu tout en haut du ciel. L’hydre administrative française a plus d’un tour dans son sac pour vaincre le combattant le plus déterminé ! Patienter sans boire ni manger pendant trois heures, à endurer les souffrances infligées par un siège spécifiquement conçu pour être inconfortable, plus d’un craquèrent avant l’appel de leur numéro et s’en retournèrent chez eux défaits !
Virgile, de son jeune temps où il était un redoutable joueur de tarot, conservait la précieuse compétence de savoir compter les atouts comme personne. Bien que l’hydre administrative les appelât dans le désordre pour brouiller les pistes, il n’eut aucune difficulté à mémoriser les numéros déjà servis et ceux non encore servis. Considérant qu’il restait encore au moins cinq usagers avant lui et que chaque usagers prendrait au moins dix minutes, il décida qu’il avait juste le temps de quitter les lieux, d’aller se sustenter à la gargotte du coin, et de revenir prendre sa place dans la file. Ce qu’il fit prestement.
C’est au retour qu’il faillit trébucher stupidement. Ah ! Même les plus grands échouent parfois à deux doigts de la victoire ! Alors que son casque, son armure et sa besace passaient de nouveau devant le Cerbère aux yeux qui voient à travers la matière, celui-ci, découvrant un téléphone au fond d’une poche, cru bon de lancer un fort sec et fort impoli : « Eh vous, là ! C’est interdit de téléphoner, ici ! ». Un frisson parcourut l’échine de Virgile cependant que son esprit formulait une réplique cinglante que l’on pourrait résumer par : « Hé connard, ça fait quatre heures que je m’abime le cul sur tes sièges pourris à sacrifier une journée de RTT parce que tes services sont trop cons pour expédier un bout de papier rose par la poste, alors tes remarques d’adjudant-chef mal baisé quant à un téléphone que je n’avais de toute façon pas l’intention d’utiliser vu que j’ai deux ou trois notions de convenances qui font que je ne téléphone jamais dans un lieu public, tu te les carres bien profond, s’il-te-plaît. » Fort heureusement, Virgile était fort aguerri à la pratique du self-control et il ne répondit pas à la provocation. En lieu et place de cette longue tirade, il laissa échapper un timide « Oui Monsieur » qui amadoua le Cerbère, et il rejoint sa place dans la salle d’attente. À peine une minute plus tard, le numéro D30 apparaissait sur tous les afficheurs. « Like a boss », pensa-t-il in petto, mélangeant ainsi le grand breton et le bas latin, deux langues qu’il affectionnait particulièrement.
Et c’est ainsi que Virgile triompha de la redoutable hydre administrative française. Après quoi, il rentra tranquillement chez lui ripailler, faire bombance, et écrire des conneries sur son blog pour se défouler.
D’ici l’automne, le PS devrait enfin ouvrir le droit au mariage pour tous. Il y a fort à parier que comme à l’époque du PaCS en 1999, cela déclenchera bon nombre de débats publics durant lesquels on entendra bon nombre de conneries. C’est le moment idéal pour reprendre la gayrilla !
Je rappelle le principe : il s’agit de démonter les idées reçues et les pseudo-arguments régulièrement entendus sur la question de l’homosexualité. Je mélangerai dans cette rubrique des inédits et divers textes déjà publiés ici et là depuis 2003.
L'homosexualité est anormale. L'homosexualité est une déviance.
Cette affirmation, fréquemment entendue, est piégée. Étymologiquement parlant, anormal signifie « différent de la norme » et il est vrai que du point de vue du nombre de pratiquants, l’homosexualité, minoritaire, dévie effectivement de la norme hétérosexuelle, majoritaire. On est dans le domaine factuel. Mais dans le langage courant, anormal est également synonyme de dysfonctionnement. C’est un mot porteur d’une connotation négative. On passe alors dans le domaine du jugement de valeur. Utiliser ainsi un mot porteur d’un double sens pour produire un raisonnement fallacieux, en l’occurrence pour faire passer pour une vérité objective ce qui n’est qu’un jugement de valeur subjectif, est un procédé rhétorique courant.
Le piège est facile à déjouer : il suffit de rappeler que tout ce qui est minoritaire n’est pas forcément dysfonctionnel et que tout ce qui diffère de la norme n’est pas forcément pathologique. Par exemple : être gaucher (seulement 10 % de la population mondiale), être roux (seulement 5 % de la population française), observer scrupuleusement les rites de l'Église Catholique (seulement 4,5 % de la population française en 2009, soit probablement moins que le nombre d’homosexuels…).
Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que la sexualité humaine est incroyablement diversifiée. Considérons par exemple la fréquence des rapports sexuels chez les couples mariés. La moyenne est de deux rapports par semaine en France, mais derrière ce chiffre se cache en réalité une très grande disparité qui va de plusieurs rapports par jour à moins d’un rapport par mois. En fait, la variabilité est si grande que paradoxalement, le nombre de couples qui sont exactement dans la norme, c'est-à-dire qui ont exactement deux rapports par semaine, sont minoritaires. Une moyenne censée caractériser la sexualité des couples mais qui ne reflète qu'une minorité des pratiques : on voit ici les limites du concept de norme.
Les homosexuels sont malades.
L'homosexualité n'est plus considérée comme une maladie par l'American Psychiatrist Association depuis 1974. Elle a été retirée du Diagnostic and Statistical Manual, un manuel de psychiatrie qui fait référence, en 1985. Enfin, l'Organisation Mondiale de la Santé l'a rayée de ses listes en 1992. Tout cela n'est pas le résultat de pressions politiques d'un quelconque lobby gay sur les instances médicales, comme on peut le lire souvent, mais juste la conséquence logique de plusieurs expérimentations scientifiques, dont la première mérite d'être contée.
En 1957, tout le corps médical tient pour acquis le fait que l'homosexualité est une pathologie mentale. Evelyn Hooker, une jeune psychologue de l'UCLA, en doute : elle compte plusieurs amis homosexuels parmi ses relations et peine à déceler chez eux le moindre trouble du comportement. Elle décide donc de monter une expérience pour le vérifier. Elle constitue un groupe de soixante personnes mêlant aussi bien homosexuels qu'hétérosexuels et anonymement, fait passer à tous des tests de personnalité classiques : le Rorschach (les fameuses taches d'encre), le MAPS (construire une histoire à partir d'une image) et quelques autres. Puis elle transmet les soixante dossiers à trois de ses collègues experts psychologues, les mettant au défi de déterminer, sur la base de ces tests, qui est hétéro et qui est homo.
Le premier expert, Bruno Klopfer, spécialiste du Rorschach, n'y parvient pas. Le second expert, Edwin Schneidman, créateur du test MAPS, n'y parvient pas non plus. Le dernier expert, Mortimer Mayer, est si étonné de ne pas y parvenir non plus qu'il refait toute l'expérience une seconde fois. Peine perdue, il échoue également à diagnostiquer l'homosexualité au travers des tests de personnalité. Evelyn Hooker en déduit qu'il n'y a en moyenne aucune différence significative entre la personnalité d'un hétéro et la personnalité d'un homo (cf. Evelyn Hooker, « The adjustment of the male overt homosexual », Journal of projective techniques, XXI 1957, pp. 18-31). D'autres travaux menés à la suite de cette étude finiront par emporter la conviction des psychiatres que la prévalence des troubles mentaux n'est pas plus élevée chez les homosexuels que chez les hétérosexuels, et que le simple fait de préférer des partenaires du même sexe n'est finalement qu'une simple affaire de goût, sans influence négative ou positive par ailleurs sur les structures mentales des individus.
Même pas deux semaines que les socialistes sont au pouvoir et ils m’énervent déjà. Première connerie du quinquennat : cette histoire de ministres qui quitteront leur poste s’ils perdent aux législatives.
Bon alors déjà, le non-cumul des mandats, ça évoque quelque chose à quelqu’un au PS ? Des années que tout le monde le réclame, des années que tous les partis le promettent, et la première chose que fait le PS en arrivant au pouvoir, c’est de s’asseoir dessus. La règle ne devrait pas être que les perdants aux législatives rendent leur portefeuille, mais bien que ceux qui ont un portefeuille ne se présentent pas aux législatives.
On va me dire : les ministres qui seront élus députés ne siègeront pas à l’Assemblée, justement pour respecter la règle de non-cumul des mandats. Mais alors dans ce cas, pourquoi se présentent-ils et pourquoi les élire ? Pourquoi voter pour une personne dont on sait pertinemment qu’elle sera toujours absente des débats et représentée par son suppléant ? C’est de la tromperie sur la marchandise. On met sa confiance dans un député et on se retrouve représenté par un autre qui n’a même pas fait campagne, et donc, dont on ne connait pas bien ni les idées et ni la personnalité.
Enfin et surtout, je ne vois pas le rapport entre un poste de ministre et un poste de député. Le ministre est un technicien, il gère les affaires en garantissant l’application de la loi, il fait partie du pouvoir exécutif. Le député est un décideur, il fabrique la loi, il fait partie du pouvoir législatif. Ce n’est pas le même boulot, ça ne demande pas les mêmes compétences et depuis Montesquieu, on est même assez nombreux à penser qu’il est préférable que ces deux tâches ne soient pas accomplies par la même personne (ce qui rejoint d’ailleurs le principe de non-cumul des mandats). Alors pourquoi virer un exécutant au prétexte que le peuple pense qu’il ferait un mauvais législateur ? Ca n’a pas de sens. Ce serait comme virer quelqu’un d’un poste au prétexte qu’on le soupçonne d’être incompétent à un autre poste qui n’a rien à voir avec le premier.
Je suis horrifié par la politique de sécurité de la plupart des sites web. Peut-être qu’il manque une solide formation aux développeurs web sur les questions de sécurité. Peut-être que les clients n’en ont rien à foutre et ne sont pas prêt à payer un poil plus cher pour avoir un site mieux sécurisé. Pire, peut-être qu’ils sont prêts à payer mais qu’on les arnaque en leur vendant de la merde.
Commençons par un principe de base : jamais personne ne doit jamais avoir accès à un mot de passe, par aucun moyen, sous quelque forme que ce soit. Jamais. JAMAIS !Pourquoi ? Parce que les utilisateurs ont tendance à toujours utiliser le même mot de passe partout. C’est mal, mais ils le font quand même. Du coup, si un mot de passe est compromis sur un site quelconque par une personne mal intentionnée, il y a toutes les chances pour qu’elle essaie de voir si par hasard, ce mot de passe ne fonctionnerait pas aussi sur d’autres sites : twitter, facebook, la boîte mail de l’utilisateur, etc. La boîte mail est bien sûr le plus sensible. Une fois qu’un tiers a accès à vos mails, il a accès à l’option « J’ai oublié mon mot de passe » de tous les sites sur lesquels vous avez des comptes.
Ne croyez pas que seul un hacker de haut niveau puisse pirater un site. Ça peut être un employé de la boîte qui gère le site web et qui a tout naturellement accès à la base de données qui se trouve derrière. Ça peut aussi être l’ordinateur qui fait tourner le site qui est saisi par un huissier sur ordre de justice, puis revendu aux enchères à un inconnu avec toutes les données qu’il y a dessus (la boîte où je travaillais en 1999 a été confrontée à ce problème). Ça peut être un bug qui fait qu’un utilisateur régulier a accès aux infos d’un autre utilisateur (le site de Navigo a eu ce problème il y a quelques années).
De ce principe de non-accessibilité des mots de passe découle quelques règles de conception technique.
Un mot de passe ne doit jamais être stocké, ni en clair, ni crypté (si le serveur est corrompu, le cryptage peut être facilement cassé en allant examiner le code source du site). La seule solution acceptable est de stocker une version hachée du mot de passe. Un hachage est une fonction mathématique spécifiquement conçue pour être non réversible. Ainsi, même si quelqu’un a accès au serveur, il ne peut rien faire des données qui s’y trouvent.
La plupart des clients mail communiquent avec les serveurs de courrier par des canaux non sécurisés. Un mot de passe ne doit donc jamais être envoyé par mail. Notez que s’il a été haché comme préconisé ci-dessus, c’est de toute façon impossible puisqu'il n’y a aucun moyen connu pour inverser l’effet d’un hachage et retrouver le mot de passe en clair.
D’une façon générale, les mots de passe ne doivent pas circuler sur le réseau. (Et encore moins dans une URL, comme j’ai pu le voir parfois.) Pour cela, quand on implémente une page de login, il faut envoyer le mot de passe directement haché plutôt qu’en clair.
Enfin, aucune procédure de support ne doit nécessiter que l’utilisateur communique son mot de passe à un opérateur humain. (Coucou le site Vélib’ !) L’élément humain constitue souvent la principale faille de sécurité. Pour l’anecdote, on a réalisé il y a deux ans un audit de sécurité dans ma boîte. À la demande de l’auditeur, mon chef a appelé l’administrateur système au téléphone, lui a sorti un baratin du genre « hey, tu peux me filer le mot de passe du site de GrosClient™ pour que je vérifie un truc ? ». Et l’admin sys lui a envoyé, comme ça, spontanément, en toute confiance. L’auditeur a sorti son formulaire et à l’item social engineering, il a tranquillement coché la case fail…
Hélas, la majorité des sites n’appliquent pas ces principes. Le niveau de sécurité qu’ils fournissent est plutôt bas et pour éviter les problèmes, je ne saurai que trop vous conseiller d’utiliser un mot de passe différent à chaque fois. Ainsi, si un mot de passe est corrompu sur un site, les conséquences seront limitées à ce site. Bien sûr, il peut être difficile de mémoriser autant de mots de passe. Pour s’aider, on peut utiliser les astuces suivantes :
Compter sur le gestionnaire de mots de passe de votre navigateur. Il existe aussi pas mal d’applications qui fournissent une fonctionnalité équivalente. Mais c’est difficilement applicable si vous utilisez plusieurs machines au quotidien ou si vous allez souvent dans un cybercafé.
Utiliser toujours le même mot de passe, mais en le préfixant par un mot lié au contenu du site pour le rendre unique et facilement mémorisable. Par exemple : velib-monmotdepasse, banque-monmotdepasse, mail-monmotdepasse, etc.
Au pire, si vraiment avoir autant de mots de passe que de comptes vous semble impossible, ayez au moins deux mots de passe : un pour votre mail et un pour tout le reste.
Un autre principe, moins intuitif a priori, est que le mieux est l’ennemi du bien. En tant que développeur de site web, vous croyez augmenter la sécurité en exigeant des utilisateurs qu’ils choisissent des mots de passe complexes et qu’ils les changent régulièrement ? Erreur. Vous la diminuez, parce qu’à partir d’un certain niveau de complexité, les utilisateurs n’ont pas d’autre choix que de noter leur mot de passe sur un post-it pour réussir à s’en rappeler… Et un post-it, ça s’égare.
D’une façon générale, je pense qu’il ne faut pas trop imposer de contraintes sur le choix des mots de passe. Il faut exiger un niveau de sécurité minimal pour éviter les choix idiots (et pourtant répandus…). Mais interdire ou obliger certains caractères est plutôt de nature à emmerder l’utilisateur, et donc à baisser la sécurité. À propos de la résistance des mots de passe, ce petit strip de XKCD est éloquent.
Passons à cette abomination qu’utilisent pratiquement toutes les banques de nos jours sur leurs sites web (et même sur leurs applications iPhone ou Android) :
Voilà un parfait exemple du gadget qui rassure tout le monde alors que ça fait en réalité diminuer la sécurité, et cela pour deux raisons.
Le mot de passe est nécessairement un code à 6 chiffres. Il n’y a donc qu’un million de possibilités, à comparer aux milliards de milliards de combinaisons possibles avec des lettres. Quelques minutes suffisent à un programme pour les essayer toutes. Bien sûr, je suppose qu’il y a une protection qui bloque le système si on entre plus d’une dizaine de mots de passe erronés successivement. Mais quand même.
Les chiffres que vous tapez quand vous saisissez votre code sont parfaitement visibles pour quiconque observe l’écran à ce moment-là : les touches s’entourent d’un cadre lorsque vous cliquez dessus. Alors que si vous tapiez bêtement votre code sur le clavier traditionnel, personne n’y verrait rien.
Ce truc réussit donc l’exploit de faire passer la sécurité des sites bancaires de pipeau à pipeau moins moins tout en faisant chier les utilisateurs. J’espère que son créateur a déjà sa place réservée aux enfers.
À propos de sécurité pipeau, faites-moi penser à vous parler un jour de cette grosse arnaque que sont les scanners d’empreintes digitales…
C’est par simple souci d’exhaustivité que le Musée de la Toile de Jouy figurait sur notre liste des musées à visiter. Parce que je l’avoue, l’idée de voir une exposition de bouts de tissus imprimés de motifs champêtres du XVIIIe siècle ne m’emballait pas franchement !
D’ailleurs, j’ai bien vu qu’on faisait tache dans le décor quand nous sommes entrés. Avec nos blousons de moto et nos casques sous le bras, dans le hall de style bonbonnière anglaise, entre deux mamies en déambulateur, nous étions à peu près autant à notre place que des Hell’s Angels venant acheter des napperons brodés dans un magasin de dentelles.
Mais les préjugés sont faits pour être dépassés ! Contre toute attente, j’ai plutôt apprécié. Du moins le rez-de-chaussée de l’exposition. J’ai découvert que l’obscur Oberkampf qui a donné son nom à la station de métro parisienne était en fait le fondateur de la manufacture de toile de Jouy. J’ai découvert que les motifs étaient imprimés par une technique tout à fait similaire à la gravure classique : des plaques de bois ou de cuivre gravées, encrées, puis pressées sur l’étoffe. J’ai découvert les improbables méthodes de fabrication des teintures, comme par exemple le rouge obtenu en broyant des larves d’insectes.
J’ai aussi découvert que l’introduction du coton en France avait donné lieu à des lois ultra-protectionnistes, le gouvernement cherchant à sauvegarder nos industries textiles locales (laine et soie principalement). Mais comme souvent, plus on essaie d’interdire, plus ça suscite de l’engouement et de la curiosité. Du coup, le marché des étoffes-ressemblant-à-du-coton-indien-mais-qui-n’en-sont-pas a explosé, sans parler de la contrebande. Le Roi a donc fini par autoriser l’implantation de quelques manufactures sur le territoire français, qui garderont assez longtemps le monopole de la production des toiles de coton. De la démondialisation mélenchoniste en plein XVIIIe siècle !
L’étage en revanche m’a barbé, avec son exposition de dizaines d’échantillons de tissu. Certes, j’ai appris que contrairement à ce que je croyais, la toile de Jouy, ce n’était pas que des motifs champêtres naïfs. C’était aussi des scènes mythologiques, des allusions à des événements politiques (comme la prise de la Bastille), des références aux découvertes scientifiques (l’invention des aérostats par exemple), des motifs géométriques de style cachemire, le tout souvent gravés par de grands noms de l’époque. Mais quand même. Ca reste aussi palpitant que de feuilleter le catalogue de papiers peints chez Leroy Merlin.
Après moult péripéties, Kawasaki m’a enfin livré ma nouvelle moto ! C’est un modèle unique : comme l’importateur n’avait plus de stock, le garage m’en a fait une sur mesure en récupérant un carénage je-ne-sais-où et en le montant sur le modèle que je voulais. D’où ce ressort d’amortisseur rouge vif, aussi incongru que magnifique.
Premières impressions.
Putain, ils se sont trompés, j’ai commandé une moto et ils m’ont livré un vibromasseur ! En même temps je ne suis pas surpris. Sur un bi-cylindre en ligne, les temps moteurs sont décalés de 90°, donc c’est bancal, irrégulier, ça vibre, ça cogne, ça vit. C’est justement ce qui est jouissif.
Je vois que dalle dans les rétroviseurs. Enfin pour être précis, je vois très bien mes coudes et le logo Furygan qui orne mon blouson. Mais s’il y a une voiture derrière moi ou si une autre moto est sur le point de me doubler, non, ça, rien à faire, je ne vois pas.
J’adore sentir l’ABS frétiller sous mon pied droit quand je rétrograde un peu violemment. Cette machine est vivante. (Mais un peu conne aussi, elle croit que c’est le frein à pied qui fait bloquer la roue arrière alors que c’est juste le frein moteur.)
Baptême du feu hier matin. Embouteillages parisiens aux heures de pointe, saute-mouton avec les voitures, slaloms divers et inter-file. Du gâteau. Ça se faufile partout sans effort. Cette machine, c’est un (gros) vélo avec un moteur de Twingo 16 soupapes.
Interdiction de dépasser 4000 tr/mn pendant les 800 premiers kilomètres. Je ne sais pas si le terme le plus approprié est frustration ou castration. Sachant qu’en dessous de 3000 tr/mn on est en sous-régime, ça laisse une plage moteur utilisable plutôt réduite… Ce rodage va être pénible.
Oh, une moto sur laquelle une fraction de seconde suffit pour trouver le point mort ! Ça me change de la Yamaha XJ6… C’est fou comme c’est pratique quand on s’arrête au feu rouge.
D’après les rapports de boite et le régime moteur maximal, on doit pouvoir atteindre 230 km/h. Il est clair que je n’essaierai jamais de vérifier si ce calcul est exact.
La bulle protège des turbulences aérodynamiques, mais pas des suicides collectifs de moustiques sur le casque. À raison d’un impact tous les deux ou trois kilomètres, je pense qu’un Paris Toulouse suffit à recouvrir uniformément la visière de cadavres.
Et sinon, mon U antivol, ma lampe de poche, mon chiffon pour essuyer la selle, mes affaires de pluie, je les range où ? Non parce que l’emplacement sous la selle me parait tout juste assez grand pour ranger trois feuilles de papier à cigarette… (L’une à côté de l’autre, les feuilles. Empilées, elles ne passent pas.)
Ne reste plus qu’à lui trouver un nom. Le copain propose de l’appeler Eva, parce qu’elle est verte et jolie… En plus, l’amortisseur rouge n’est pas sans rappeler de fameuses lunettes ! Mais je crois qu’au final, c’est Kawette qui va s’imposer.
La semaine dernière, une connaissance m’expliquait que dans une élection, tous les sujets n’avaient pas la même importance et qu’il fallait parfois accepter d’être en désaccord avec des détails secondaires du programme d’un candidat si par ailleurs, on était en accord sur des sujets fondamentaux. Et, ajouta-t-il mystérieusement, « je ne voterai jamais pour un candidat qui promet de tuer mes parents lorsqu’ils seront trop vieux ». Je n’ai pas relevé pour ne pas m’embarquer dans une discussion politique infernale, mais j’avoue que ma curiosité fut piquée au vif. De qui parlait-il ? Quel candidat pouvait bien promettre pareille chose ?
Aujourd’hui, suite à quelques allusions de sa part et suite à la lecture d’un article du Monde sur le vote des catholiques pratiquants, j’ai compris. Il parlait de Hollande et de son intention de réviser la loi Léonetti sur l’euthanasie.
L’idée serait en gros, si je comprends bien, d’autoriser les personnes qui en font la demande et qui sont atteintes d’une pathologie incurable à pouvoir accéder au suicide médicalement assisté. C’est effectivement très grave ! La preuve : si dans cette phrase on remplace « autoriser » par « obliger », si on remplace « les personnes qui en font la demande » par « tout le monde », si on remplace « atteint d’une pathologie incurable » par « trop vieux », si on remplace « pouvoir accéder au suicide » par « se faire assassiner », la proposition de Hollande nous conduit tout droit à Soleil Vert !
C’est sûr qu’avec ces gens qui quand on leur expose une idée comprennent l’exact opposé de chacun des mots qu’on utilise, le débat va être difficile. Entre ça et l'invasion des chars soviétiques, je voudrais bien savoir, parmi les électeurs de Sarkozy, combien n’ont pas voté contre le programme de Hollande mais contre l’idée totalement fantasmagorique et délirante qu’ils s’en faisaient.
Ma petite recette personnelle de pain d’épice, juste comme ça, parce que c’est bon, parce que c’est dimanche, parce que j’ai envie.
Il vous faut :
250 grammes de miel
30 grammes de beurre
10 cl de lait
250 grammes de farine
70 grammes de sucre
1 sachet de sucre vanillé
1 sachet de levure chimique
1 cuillère à café de muscade
1 cuillère à café de cannelle
1 cuillère à café de gingembre
3 cuillères à soupe de pastis (pas du Pernod, hein, du bon comme par exemple celui-ci)
2 œufs
1 pincée de sel (facultatif, voir ci-dessous)
des écorces d’orange confites
Mode opératoire
Dans une casserole, faire chauffer doucement le miel, le lait et le beurre, en remuant de temps en temps.
Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre, le sucre vanillé, la levure, toutes les épices. Si vous utilisez du beurre doux à l’étape précédente, ajouter une pincée de sel. Puis incorporer le mélange tiède de miel, de lait et de beurre en remuant bien pour éviter les grumeaux.
Lorsque la pâte est bien lisse, incorporer les œufs un à un, une bonne lichette de pastis, et les écorces d’orange confites découpées en petits dés.
Verser dans un moule beurré et fariné (ou mieux, un moule silicone) et enfourner 1h15 à 150°C. Laisser refroidir complètement avant de déguster. Et c’est encore meilleur le lendemain !
Il y a un peu plus de trente ans, HP sortait sa première calculatrice, une machine restée célèbre pour son utilisation de la notation polonaise inverse. J’ai fait toutes mes études avec une HP28C. Non seulement j’ai toujours trouvé ce système de notation plus pratique et moins ambigu que le système classique, à tel point que je suis quasiment incapable d’utiliser une calculatrice normale ; mais de plus, l’avantage d’avoir une HP sur les bancs de la fac, c’est que personne ne vous emmerde à vouloir vous emprunter votre calculatrice !
Pour comprendre comment fonctionne la notation polonaise inverse, il faut voir les formules mathématiques comme un arbre. Les nœuds (en couleur ci-dessous) sont les opérations à effectuer : addition, multiplication, sinus, logarithme, élévation au carré, etc. Tandis que les feuilles (en blanc ci-dessous) sont les opérandes, soit des nombres, soit des constantes prédéfinies dans la machine comme π ou e. Imaginons que vous ayez à calculer le résultat de 2 + 3 sin (17 + π). Cela peut se représenter par l’arbre suivant :
Il existe plusieurs façons d’énumérer tous les nœuds d’un arbre. Une méthode intéressante est de le parcourir en profondeur, ce qui consiste à descendre le plus possible chaque fois qu’un chemin se présente à gauche, puis quand ça n’est plus possible, chaque fois qu’un chemin se présente à droite. C’est en remontant qu’on énumère alors les nœuds. Dans cet exemple, on obtient 2, puis 3, puis 17, puis π, puis +, sinus, × et enfin +. Ce parcours s’obtient aisément en appelant la fonction récursive suivante sur la racine :
visiter_noeud(x)
{
si x possède un fils gauche,
alors visiter_noeud(fils_gauche(x))
si x possède un fils droit,
alors visiter_noeud(fils_droit(x))
imprimer x
}
Dans un tel parcours en profondeur, il y a trois options possibles : le parcours préfixe, le parcours infixe, et le parcours postfixe. La différence réside dans le moment où l’on imprime le nœud courant, c’est-à-dire l’endroit où se trouve l’instruction « imprimer x » dans le code ci-dessus. Pour le parcours préfixe, on imprime le nœud courant avant de visiter les fils. Ce cas ne nous intéresse pas ici. Dans le parcours infixe, on imprime le nœud courant entre la visite du fils gauche et la visite du fils droit. Avec notre exemple, on obtient : 2, +, 3, ×, sinus, 17, +, π. Autrement dit, on obtient exactement la formule de départ. Enfin, dans le parcours postfixe, on imprime le nœud courant après avoir visité les deux fils. C’est ce que fait le code ci-dessus. Avec notre exemple, on obtient : 2, puis 3, puis 17, π, +, sinus, ×, et enfin +. Eh bien vous savez quoi ? Cet ordre est exactement l’ordre dans lequel il faut appuyer sur les touches d’une calculatrice HP pour effectuer l’opération !
Résumons : toute formule mathématique peut être représentée de façon unique et non ambiguë par un arbre. Sur une calculatrice classique, on effectue le calcul en entrant la formule dans l’ordre donné par un parcours infixe de cet arbre. Sur une calculatrice HP, on l’effectue en entrant la formule dans l’ordre donné par un parcours postfixe. C’est aussi simple que ça.
Pourquoi cette dernière façon de faire est-elle préférable à mon sens ? Parce qu’il n’y a aucune ambiguité sur la priorité des opérateurs. Dans la notation infixe, pour que ça marche, il faut que la calculatrice et l’utilisateur s’accordent sur le fait que la multiplication est prioritaire devant l’addition. Sinon, le résultat produit est faux, à moins de permuter certains fils gauches et droits pour que les opérations se fassent dans le bon ordre. Or certaines calculatrices n’utilisent pas les priorités usuelles – c’est typiquement le cas des calculatrices de bureau bon marché et des applications écrites à la va-vite. Autrement dit, si vous entrez la même opération sur deux calculatrices différentes, vous pouvez obtenir un résultat différent. La preuve ? Prenez un MacBook. Sur l’application Calculatrice, tapez 2 + 3 × 4. Vous obtiendrez 14. Prenez maintenant le widget calculatrice qui se trouve sur le dashboard et tapez exactement la même opération. Vous obtiendrez 20. Plutôt ennuyeux, non ?
Dans la notation postfixe utilisée par les calculatrices HP, ce problème n’existe pas. Les opérations sont forcément entrées dans le bon ordre. Vous n’avez pas à vous demander si la priorité naturelle des opérateurs est prise en compte ou non, vous n’avez pas à vous demander dans quel ordre la machine va faire les opérations, parce que cette notion de priorité n’a pas de sens. C’est aussi pour ça qu’il n’y a pas de touches parenthèses sur une calculatrice HP : elles ne serviraient à rien.
Pour finir, un petit exercice classique que je donnais habituellement à mes stagiaires à une certaine époque : écrire un programme qui convertit une formule mathématique depuis la notation infixe vers la notation postfixe. Le B.A.BA quand on prétend travailler sur l’écriture de compilateurs ! La solution : construire l’arbre à partir de la notation infixe en utilisant un analyseur syntaxique généré par un script YACC, puis utiliser une fonction récursive telle que celle donnée ci-dessus pour réaliser un parcours postfixe en profondeur de cet arbre.
Il y a près de chez nous un carrefour protégé par des feux de la circulation. Les voitures qui passent sur l’axe principal vont majoritairement tout droit ; mais les voitures qui arrivent sur l’axe perpendiculaire tournent majoritairement sur leur gauche et ont le feu vert en même temps. En conséquence, lorsque c’est à leur tour de passer, elles doivent se croiser au milieu du carrefour.
Avant, il n’y avait aucun marquage au sol et les automobilistes faisaient ce qui était le plus naturel et le plus efficace, à savoir le croisement à l’indonésienne. Ainsi, chacun pouvait tourner sur sa gauche sans gêner celui qui venait en face et qui tournait aussi sur sa gauche. Et puis un jour, un marquage au sol et un plot central ont été installés pour obliger les voitures à se croiser à la française, c’est à dire à se contourner. Résultat, aux heures d’affluences, dès qu’il y a plus de deux voitures de chaque côté qui veulent tourner à gauche, elles se bloquent mutuellement et plus personne ne passe. Là où s’écoulaient avant dix ou quinze véhicules par cycle du feu, n’en passent plus désormais que deux ou trois. Une immense réussite.
Il y a près de chez nous un cédez-le-passage. Il n’y a pas d’intersection. Juste un cédez-le-passage, incongru, au milieu de nulle part, sur une rue parfaitement rectiligne. En fait, à y regarder de plus près, si, il y a bien une intersection. Une toute petite entrée de parking sur la droite. Je dis bien une entrée de parking, pas une sortie (il y a un sens unique). Autrement dit, rien ne peut venir de là. Les seuls véhicules auxquels vous pouvez céder le passage à cet endroit, ce sont ceux qui arrivent en face et qui veulent tourner sur leur gauche en coupant votre voie pour entrer dans le parking.
La moitié des automobilistes passent ce cédez-le-passage sans même ralentir ni prêter attention à quoi que ce soit. Ce n’est pas qu’ils ne respectent pas la signalisation, c’est qu’elle est tellement inattendue et aberrante qu’ils ne la voient même pas. Et un jour, la voiture sur deux qui respecte le panneau croisera la route de la voiture sur deux qui ne le respecte pas.
Il y a près de chez nous un gros carrefour. Comme de nombreuses voies y débouchent et qu’elles ont le feu vert à tour de rôle, le cycle complet du feu est assez long. C’est pénible en heure creuse, où on peut se trouver à attendre cinq minutes au feu rouge alors qu’il n’y a strictement aucun autre véhicule à l’intersection. Pour éviter ces attentes inutiles, quelqu’un a eu la bonne idée de ne faire fonctionner le feu qu’aux heures pleines. Le reste du temps, quand il y a peu de trafic, le feu est éteint et c’est le régime classique de priorité à droite qui s’applique.
Le problème réside dans les transitions, quand les feux s’allument, et surtout quand ils s’éteignent. Considérons le scénario suivant, qui m’est réellement arrivé au début de notre installation dans le quartier. Attention suivez bien ça va très vite.
18h59m58s : vous attendez au feu rouge.
18h59m59s : le feu passe au vert, vous essorez la poignée et vous engagez sur le carrefour à toute berzingue, convaincu d’avoir la priorité.
19h00m00s : c’est l’heure fatidique, le feu s’éteint ; mais vous ne pouvez pas le voir, parce que vous venez de démarrer et qu’il est dans votre dos.
19h00m01s : comme le feu est éteint, les automobilistes situés dans la rue à votre droite démarrent à toute berzingue, convaincus d’avoir la priorité.
19h00m02s : vous évitez de justesse une violente collision moto contre gros 4x4.
20h35m10s : vous retrouvez un rythme cardiaque normal.
Il y a manifestement à la Direction Départementale de l’Équipement du quartier un mec soit très farceur, soit très incompétent. Je propose qu’on l’attrape, qu’on l’écorche vif, qu’on lui tenaille les chairs au fer rouge, qu’on lui verse du plomb fondu dans les oreilles, qu’on l’éviscère, qu’on l’écartèle, qu’on l'équarrisse, et qu’on fasse bouillir les morceaux.
Les soirées électorales telles qu’on les a connues sont bien mortes… Aujourd’hui, ceux qui n’ont pas les résultats quasi-définitifs à 19 heures ont raté leur vie ! À la limite, je comprends que les médias ne claironnent pas les résultats avant la fermeture des derniers bureaux de vote ; mais se la jouer suspense insoutenable avec musique qui fait peur et décompte fatidique, c’est vraiment ridicule. Les dix-sept téléspectateurs qui ne connaissaient pas encore le résultat à 20 heures ont dû se réjouir de toute cette belle mise en scène !
Et pourquoi commencer la soirée électorale à 19h15 sachant qu’on n’aura rien d’intéressant à dire avant 20 heures ? J’ai failli me suicider d’ennui devant cette déferlante de reportages bouche-trous. Est-ce que Sarkozy va prendre sa voiture de fonction ou sa voiture personnelle ? Est-ce que l’ambiance est bonne à Tulle ? Comment était habillée Eva Joly ce matin ? Et le journaliste qui entre à pas feutrés dans le bureau de Hollande, caméra à l’épaule, avec Élise Lucet en studio s’extasiant sur la rareté d’une telle image. On aurait cru un épisode d’Histoires Naturelles, lorsque les chasseurs approchent la galinette cendrée en chuchotant pour mieux la filmer dans son milieu naturel.
⁂
Je ne comprends pas les éléments de langage de l’UMP. D’après Jupé et Cie, on n’enregistre pas de poussée de la gauche. La réalité, c’est que la gauche obtient l’un de ses plus hauts scores depuis 1981, et que trente-cinq départements basculent de droite à gauche alors qu’aucun ne bascule de gauche à droite. Même le Figaro voit la vague.
Toujours d’après Jupé et Cie, l’élection n’est pas celle qu’on nous avait promise. La réalité, c’est qu’hormis Le Pen qui est un peu plus haute que prévue, au détriment de Mélenchon qui lui est un peu plus bas, les scores finaux sont presque exactement ceux ressassés de sondage en sondage depuis des semaines. Et encore, à bien y réfléchir, le score de l’extrême-droite n’est même pas une surprise, on sentait cette poussée dans l’opinion publique depuis au moins deux ans. En fait, on a rarement vu des résultats électoraux aussi peu surprenants.
Je me demande toujours qui est le plus énervant, entre ceux qui pondent ces éléments de langage lénifiants, ceux qui les répètent en boucle sur tous les plateaux de télé au lieu de nous donner leur avis personnel, et ceux de l’autre côté de l’écran qui les gobent sans réfléchir.
⁂
Tout de suite après 20 heures, les estimations sont connues à plus ou moins 1 % près (et encore, c’est une marge optimiste). Les chiffres sont pourtant affichés avec deux chiffres après la virgule. C’est à peu près aussi ridicule que si, utilisant une vulgaire règle d’écolier en plastique, vous annonciez mesurer la taille d’un objet au centième de millimètre.
En revanche, en fin de soirée, les chiffres définitifs sont connus et ça a du sens d’afficher ces fameuses deux décimales après la virgule. C’est effectivement ce qui se passe pour les gros candidats. Mais les petits candidats, eux, n’ont plus droit qu’à une seule décimale.
Il existe probablement un univers parallèle dans lequel tout ceci est logique.
⁂
Oui, bon, Marine Le Pen. Ce n’est pas comme si on ne s’y attendait pas. À ce propos, il est indispensable de lire ceci.
Évidemment, il serait tentant, et même jouissif, d’attribuer la montée du FN à la politique de Sarkozy. Le problème, c’est qu’il n’y a pas vraiment de montée. Le score de Marine Le Pen est un record historique pour l’extrême-droite en France, mais c’est un record qui bat de peu celui de 2002 et qui peut s’expliquer par deux causes purement mécaniques : la disparition de Bruno Mégret et l’augmentation démographique du nombre d’électeurs. Ajoutons à ça deux doigts de ras-le-bolisme chez quelques ouvriers, et voilà, nous avons nos 18 %. La montée, elle a déjà eu lieu, c'était en 2002 et c'était après quatre ans de socialisme.
Certes, Sarkozy est bien coupable d’avoir banalisé les thèses du FN, et les Français d’origine étrangère sont nombreux à le ressentir au quotidien. Mais on ne peut pas dire que ça a fait augmenter les scores du FN. L’électorat FN est haut mais plutôt stable. Il va falloir s’y habituer et faire avec pour les futures élections. En pratique, ça veut dire que la moindre division à droite provoquera des seconds tours PS/FN et que la moindre division à gauche (coucou les écolos) provoquera des seconds tours UMP/FN.
Le vent tourne, et les girouettes aussi. Un peu comme ces gens qui se sont soudain senti pousser l’âme d’un résistant la veille de la Libération, une flopée d’anciens proches de Sarkozy retournent leur veste à trois jours du scrutin et retirent publiquement leur soutien au président sortant. Fadela Amara, Martin Hirsch, Corinne Lepage… Encore un peu et Éric Besson va redevenir ségoléniste !
Je n’aime pas les girouettes. Non pas que l’on ne puisse pas changer d’avis sur quelque sujet précis, suite par exemple à un débat, à des lectures, à des échanges avec son entourage, etc. Mais passer de l’UMP de Sarkozy au PS de Hollande, et plus généralement passer de la gauche à la droite ou inversement, ce n’est pas changer d’avis sur un sujet précis, c’est passer d’une vision du monde à une autre.
On entend souvent se plaindre que la gauche et la droite, c’est la même chose. Cette idée est complètement stupide. Je veux bien admettre que l’électeur moyen a le sentiment que ni la gauche ni la droite n’ont pu l’aider lors de son litige de mur mitoyen avec son voisin ou lorsqu’il s’est fait volé sa Xantia toute neuve. Je veux bien admettre que l’électeur moyen a le sentiment que ni la droite ni la gauche n’ont pu empêcher son entreprise de fermer. Mais la politique, ce n’est pas que ça. La politique ne se juge pas sur ces petites mésaventures individuelles, qui existeront toujours. Elle se juge à l'échelle de toute la population et sur le long terme.
Si on regarde un peu plus loin que le bout de son nez, si on regarde sur plusieurs années et à grande échelle, non, la gauche et la droite, ce n’est pas la même chose. Améliorer l’éducation des jeunes, ça ne donne pas le même résultat à long terme que virer la moitié des profs. Enfermer les immigrés dans des ghettos de banlieue, ça ne donne pas le même résultat à long terme que la mixité sociale (coucou les émeutes de 2005). Favoriser l’exclusion, ça ne donne pas le même résultat à long terme que favoriser la tolérance. Privatiser tout et n’importe quoi jusqu’à l’absurde (coucou les autoroutes), ça ne donne pas le même résultat à long terme que de ne pas le faire.
Et puis il y a des lignes de clivage fortes, irréductibles. Une façon différente de considérer l’influence de la société sur les individus et réciproquement, une compréhension différente du phénomène des classes sociales, une prise en compte différente du réel, des priorités différentes, un mode de pensée différent.
Ces girouettes qui passent allègrement de gauche à droite ou de droite à gauche, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi. Et je ne leur trouve que des mauvaises réponses. Est-ce qu’ils ne sentent pas ce clivage, cette différence essentielle de perception du monde ? Est-ce qu’ils le perçoivent mais s’en foutent, parce que leur but est simplement d’être élu, ou d’être sur le devant de la scène, ou d’aller dans le sens du vent ? Est-ce qu’ils ont un intérêt personnel à avoir le pouvoir et au fond, peu importe pour eux que ce soit sous une étiquette ou une autre ?
Quelle que soit la réponse, elle n’est guère glorieuse à mes yeux.