Confusion des pouvoirs

Même pas deux semaines que les socialistes sont au pouvoir et ils m’énervent déjà. Première connerie du quinquennat : cette histoire de ministres qui quitteront leur poste s’ils perdent aux législatives.

Bon alors déjà, le non-cumul des mandats, ça évoque quelque chose à quelqu’un au PS ? Des années que tout le monde le réclame, des années que tous les partis le promettent, et la première chose que fait le PS en arrivant au pouvoir, c’est de s’asseoir dessus. La règle ne devrait pas être que les perdants aux législatives rendent leur portefeuille, mais bien que ceux qui ont un portefeuille ne se présentent pas aux législatives.

On va me dire : les ministres qui seront élus députés ne siègeront pas à l’Assemblée, justement pour respecter la règle de non-cumul des mandats. Mais alors dans ce cas, pourquoi se présentent-ils et pourquoi les élire ? Pourquoi voter pour une personne dont on sait pertinemment qu’elle sera toujours absente des débats et représentée par son suppléant ? C’est de la tromperie sur la marchandise. On met sa confiance dans un député et on se retrouve représenté par un autre qui n’a même pas fait campagne, et donc, dont on ne connait pas bien ni les idées et ni la personnalité.

Enfin et surtout, je ne vois pas le rapport entre un poste de ministre et un poste de député. Le ministre est un technicien, il gère les affaires en garantissant l’application de la loi, il fait partie du pouvoir exécutif. Le député est un décideur, il fabrique la loi, il fait partie du pouvoir législatif. Ce n’est pas le même boulot, ça ne demande pas les mêmes compétences et depuis Montesquieu, on est même assez nombreux à penser qu’il est préférable que ces deux tâches ne soient pas accomplies par la même personne (ce qui rejoint d’ailleurs le principe de non-cumul des mandats). Alors pourquoi virer un exécutant au prétexte que le peuple pense qu’il ferait un mauvais législateur ? Ca n’a pas de sens. Ce serait comme virer quelqu’un d’un poste au prétexte qu’on le soupçonne d’être incompétent à un autre poste qui n’a rien à voir avec le premier.