Recherche d'emploi
Je cherche du travail. Oh, je ne suis pas inquiet, je vais en trouver, mon téléphone n'arrête pas de sonner depuis que j'ai mis mon CV sur quelques sites bien choisis. Maintenant, est-ce que ce sera un poste intéressant, c'est une autre histoire.
Au premier rang, les SSII. Personne ne veut travailler en SSII. Du coup, elles font du gros forcing téléphonique pour essayer de vous choper avant que vous ayez trouvé un vrai travail. Et leurs cadres RH ne reculent devant rien : une boite de quinze mille personnes vous est présentée comme une structure à taille humaine (oui c'est ça, et la marmotte…), un projet d'application iPhone pour commander des sushis au japonais du coin vous est présenté comme un projet innovant à forte valeur ajoutée dans le cadre du repositionnement de la stratégie digitale d'un grand compte de l'agro-alimentaire (c'est bon, j'ai tous les buzzwords, là ?), et autre bullshit du même acabit.
Ces fâcheux ont un don pour vous faire perdre votre temps. Ils vous parlent d'un projet intéressant au téléphone, vous acceptez de vous déplacer pour un entretien et une fois sur place, vous vous retrouvez dans une grosse usine, dix personnes dans la salle d'attente, cinq RH qui font passer les entretiens à la chaine ; et vous vous retrouvez face à un mec qui vous explique qu'il ne peut pas juger vos compétences techniques parce qu'il n'y connait rien et qu'il ne peut pas vous parler du projet pour lequel vous avez été convoqué parce que c'est son collègue qui a les informations. C'est juste parce que je suis poli que je n'ai pas envoyé chier ce connard et que je n'écris pas ici le nom de la SSII qui l'emploie…
Au second rang, les cabinets de recrutement et les chasseurs de têtes. Eux font généralement bien leur boulot, mais comme ils se battent pour avoir l'exclusivité et surtout pour éviter que vous ne démarchiez les entreprises directement en les court-circuitant, on ne parvient à leur arracher les informations qu'au prix d'épiques luttes téléphoniques. Impossible d'avoir le nom de la boîte qui s'intéresse à vous ; à la place, on donne sa taille, son domaine d'activité, le type de projets qu'ils font, on use de périphrases improbables… Impossible de connaître leur position géographique, par recoupement, vous pourriez trouvez de quelle boîte il s'agit ; à la place, on vous donne un temps de trajet estimé et on vous demande si ça ne vous paraît pas trop loin de chez vous… Ce petit jeu est usant.
Enfin, il y a le démarchage direct. Je ne le fais qu'avec les boîtes dont je sais qu'elles ont un département R&D qui bosse sur des sujets qui m'intéressent, et aussi dont les locaux sont bien placés géographiquement. Avec un succès mitigé : même lorsque mon CV les intéresse, ils n'ont pas forcément un poste ouvert en R&D en ce moment.
Mon problème est surtout que je suis tellement dégoûté, vidé, usé par mon poste actuel, que j'ai un peu de mal à me projeter dans un nouvel emploi. J'y verrai plus clair après quelques vacances.