La Part Des Anges
J’ai toujours eu un faible pour le cinéma social anglais, avec des films comme The Full Monty, Brassed Off, Billy Elliot ou même Get Real. Impossible donc de passer à côté de The Angels’ Share, le dernier Ken Loach.
C’est l’histoire d’une bande de paumés condamnés à quelques heures de travaux d’intérêt généraux suite à des conneries mineures. L’une est kleptomane, l’autre tellement idiot qu’il se laisse toujours embarquer dans des coups minables, un autre a des problèmes de comportement violent – principalement en réaction à sa belle-famille qui le traite comme une merde et ne rate pas une occasion de lui casser la gueule. Tout ce beau monde fait la connaissance d’un vieil éducateur qui va tenter de les réinsérer en les initiant au monde du whisky.
Le scénario est cousu de fil blanc, les choses se mettent en place de façon si évidente qu’on en devine l’issue dès la moitié du film. Mais ça n’est pas très grave, on passe un bon moment entre les frasques de cette petite bande, l’anglais mâtiné de scots qu’ils parlent, les dégustations de whisky, la visite des bas fonds de Glasgow ou celle d’une distillerie des Highlands.
Contrairement au cinéma américain, tout n’est pas tout noir ou tout blanc. Pas de lutte du Bien contre le Mal, pas de rédemption par la souffrance. Au contraire, si nos amis s’en sortent, c’est plutôt par l’alcool et en ne faisant pas que des choses légales. Et les acteurs n’ont pas tous des tronches à faire la une des magazines de mode. Ce qui ressemble assez à la vraie vie, finalement, et c’est ça qui me plaît bien.
La grosse frustration, en revanche, c’est de voir et d’entendre parler de whisky pendant une heure trente sans en avoir sous la main. Du coup, je me suis rué sur une bonne bouteille en sortant du cinéma…