Code de la route
Comptant augmenter prochainement la liste des catégories de véhicules que mon permis m’autorise à conduire, je me retrouve, à quarante-deux ans bien tassés, à repasser mon code.
Assez présomptueusement, je m’étais dit que ça n’était qu’une formalité. Et puis après avoir raté une bonne dizaine d’examens blancs, je me suis décidé à acheter et à relire un code de la route. C’est fou le nombre de choses qui ont changé ! L’introduction du permis à points, du permis probatoire, de la conduite accompagnée, de la conduite supervisée, du contrôle technique automobile, l’introduction de préoccupations écologiques dans les réglementations, la modification des seuils d’alcoolémie et la prise en compte d’autres substances psycho-actives comme le cannabis et les médicaments…
Sans parler de tout ce que j’ai purement et simplement oublié. Par exemple, les règles précises d’allumage des feux de position, de croisement, de route, et d’antibrouillard. En usage normal, dans la vraie vie, bien sûr, je m’en sors très bien ; sauf que les photos qu’on vous propose dans les examens du code ne sont jamais des situations normales. Il s’agit toujours de cas limites, pour lesquels la connaissance de la règle exacte et ses (innombrables) exceptions est indispensable.
Mais malgré mes révisions, je descends rarement en-dessous des cinq fautes. Il faut dire que je pars du principe qu’il y a une logique. Grave erreur. Dix pour cent des questions ne répondent à aucune logique.
Pour une situation donnée, la bonne réponse peut être certaines fois « je passe », au prétexte que j’ai la priorité, puis d’autres fois « je ne passe pas », au prétexte que j’ai la priorité mais bon un peu de courtoisie ne fait pas de mal. Un piéton sur le bord de la route ? Un coup la bonne réponse est qu’il ne présente pas de danger, un autre coup qu’on doit se méfier parce qu’un piéton est imprévisible. (De toute façon, je ne sais pas vous, mais moi j’ai du mal à évaluer si un piéton présente un comportement dangereux sur une photo statique…) Il y a aussi des questions où aucune réponse n’est pertinente, comme celle où on vous demande si vous cédez le passage au piéton alors qu’il est de toute façon impossible étant donnée la configuration des lieux que vous croisiez sa route. Ou alors cette photo tout à fait claire et lumineuse où vous apprenez stupéfait que vous auriez dû allumer vos feux à cause des mauvaises conditions de visibilité.
Un jeune collègue qui vient de passer le permis m’assure que les questions posées à l’examen sont vraiment plus simples que celles posées à l’entrainement, mais j’ai quand même l’impression qu’il y a une composante hasardeuse bien plus grande que ce qu’elle devrait être dans ce genre d’examen.
Du coup, je stresse bêtement.